Voici la retranscription d'une interview de Dove pour la Dernière Heure, un journal belge.
Dove Attia: «Il n'y a pas de recette pour le succès» (26/04/2005)
Rencontre avec Dove Attia, producteur heureux du Roi Soleil
BRUXELLES Le public le connaît surtout comme juré de La Nouvelle Star. Mais Dove Attia est avant tout producteur de spectacles à succès. Après Les dix commandements et Autant en emporte le vent, et parce que jamais deux sans trois, le revoici avec Le Roi Soleil, qui sera chez nous au printemps 2006. Une comédie musicale qu'il défend avec passion. «L'histoire de Louis XIV est sublime: c'est un enfant né dans le froid, la faim, l'humiliation, on dit qu'il ne sera jamais à la hauteur, qu'il ne sera jamais capable de régner. On lui confisque le pouvoir et il devient le plus grand roi de tous les temps. C'était évident... J'ai écrit pendant un an, sans en parler à personne. J'en ai parlé ensuite à Kamel et Albert Cohen, mon associé. Et en fait, Kamel en parlait déjà depuis des mois...»
Vous travaillez avec la même équipe que Les dix commandements...
«Je suis très fidèle, en amour et en amitié. Et pour moi, le travail est une affaire d'amitié: je ne peux pas travailler avec des gens si je n'ai pas une relation humaine très forte.»
Comment avez-vous repéré Emmanuel Moire?
«Je travaille toujours avec le même directeur de casting, Bruno Berberes. Il sait que je n'aime pas les chanteurs à voix, un peu lyriques, un peu vieillots. J'aime les gens qui ont une signature vocale, du grain, de la personnalité, du caractère, qui ne sont pas formatés comédie musicale. Et un jour est rentré ce jeune homme un peu gauche. Il prend le micro, nous regarde timidement, le pianiste joue et il se met à chanter. Au bout de 10 secondes, on savait que c'était lui. Emmanuel se transforme quand il chante: il devient charismatique, magnétique, il dégage un truc très fort et a un timbre de voix fabuleux.»
Les comédies musicales se sont un peu essoufflées... On a l'impression qu'il y a un nouvel engouement avec Le Roi Soleil.
«Quand on a démarré Le Roi Soleil, il y avait un a priori terrible. On a sorti Etre à la hauteur sans dire que c'était une comédie musicale. C'est devenu un tube. C'est seulement quand on a sorti Mon essentiel qu'on a fait le lien avec le spectacle. Pour faire un succès, il faut plusieurs conditions: un bon thème, où on trouve du romanesque, du rêve, du romantisme. Il faut un bon casting, des vraies chansons, pas formatées comédie musicale et dont les textes ne paraphrasent pas ce qu'il se passe sur scène. Après, il faut beaucoup de travail et d'humilité. Et même avec ça, ce n'est pas gagné. Il n'y a pas de recette pour le succès. Il y a toujours quelque chose qui nous échappe.»
Vous avez fait appel à Benoit de Kyo pour Mon essentiel...
«J'avais envie de faire une comédie musicale avec la musique que j'aime, c'est-à-dire le pop-rock. Comme j'ai écrit le livret, je savais ce que j'avais envie d'écouter. J'ai rencontré Benoit au concert des Kyo à Toulouse, je voulais le féliciter. Ça m'est venu comme ça. Je lui ai demandé d'écrire une chanson pour le spectacle. Il m'a dit qu'il adorait Louis XIV. Un an plus tard, j'avais la chanson, j'ai adoré. Il a eu l'intelligence d'écrire pour le spectacle. Cette chanson dit exactement ce qu'une femme rêve d'entendre d'un homme: Je fais de toi mon essentiel...»
Vous en êtes où actuellement dans la préparation du spectacle?
«Aux décors et aux costumes. Le décor fait 33 m de large, 18 m de profondeur. Il est fastueux, beau. À chaque changement de tableau, il y aura un changement de décor soudain. Il y a beaucoup de technologies, de choses qu'on n'a jamais faites. On va innover!»