Christophe Maé : Monsieur est au paradis...Après s'être fait connaître du grand public grâce au spectacle "Le Roi Soleil", Christophé Maé vient de livrer "Mon paradis", son premier album solo. Il revient sur son parcours au sein de la célèbre comédie musicale et nous parle de l'élaboration de son disque.
Tu aurais pu poursuivre une carrière de sportif, mais le destin en a voulu autrement. Tu as donc décidé de changer de voie. A quel moment ta passion pour la musique s'est elle révélée ? A l'âge de 14 ou 15 ans, je me suis retrouvé pour ainsi dire cloué au lit par une polyarthrite, une maladie des os. J'ai eu la chance d'avoir un père musicien amateur, alors j'écoutais énormément de musique de jazz. C'est à cette époque que j'ai découvert Stevie Wonder, ma grande révélation artistique. C'est à ce moment là que je suis tombé dedans. J'ai voulu jouer comme lui, faire de l'harmonica comme lui... J'ai également appris à faire de la guitare en même temps. J'avais énormément de temps libre alors je jouais dans ma chambre. Je m'imaginais harmoniciste ou choriste derrière les stars françaises.
Tu as commencé à te produire sur scène à l'âge de 18 ans. Qu'est-ce que cela t'a apporté de plus dans l'apprentissage de ton art ? J'ai appris mon métier sur le tas, sur la scène, au contact des gens. C'est comme cela que j'ai évolué et grandi, car j'étais directement dans le vif du sujet. J'ai, par exemple, commencé en faisant la manche avec deux potes à Saint Tropez.
C'est à l'âge de 18 ans que j'ai réellement eu le déclic. Je me suis dit que je ne voulais plus faire que ça. De fil en aiguille, nous sommes tombés dans le créneau des saisons. Nous avons bossé comme cela pendant 6 ans. Nous avons très rapidement pris un rythme assez endiablé, puisque nous faisions 200 ou 250 concerts par an.
Tu as ensuite intégré la troupe du "Roi Soleil" dans laquelle tu as interprèté le rôle de Monsieur. Quel bilan peux-tu tirer de cette expérience ? C'est une expérience extra, magnifique et hyper enrichissante sur le plan humain. Nous étions 200 personnes au quotidien, les uns avec les autres. Cela m'a appris à mettre mon ego de côté. C'est génial de se mettre au service d'un grand spectacle comme celui là. Il n'y a pas de star. Le succès vient de ces 200 personnes investies à 200%. J'ai énormément appris. J'ai surtout peaufiné mon expérience de la scène, en jouant devant pratiquement 5.000 personnes tous les soirs. Vivre un tel succès est une réelle chance. Je suis conscient d'être un privilégié. C'est magnifique.
Tu te lances maintenant dans une carrière solo. Etait-ce important pour toi de voler de tes propres ailes ? Oui, car c'est avant tout ce qui m'importait. Ce qui m'anime le plus, c'est de chanter mes propres chansons. Je le faisais avant le "Roi Soleil". Ca me donne l'opportunité de continuer tout seul. Ce n'est pas encore gagné, mais c'est vrai que c'est la suite logique pour moi. Quand j'ai intégré la troupe du "Roi Soleil", c'était aussi pour me servir de cette expérience comme tremplin. C'est vrai que ça met un peu la pression, mais c'est une bonne pression. Pour le moment, je gère. Je veux me démonter pour faire au mieux, prendre la scène pour aller m'exprimer et puis on verra bien la suite. Ce n'est que du bonus. Mais, en même temps, c'est vrai que ça va être différent. Avant, c'était un spectacle musical, maintenant, c'est mon album solo. Il faut voir si les gens vont être au rendez-vous.
Sur ton album on te retrouve chantant sur des sonorités reggae, funk et soul. Pourquoi avoir fait un tel choix ? Parce que ce sont mes influences. J'ai grandi avec du Stevie Wonder, du Bob Marley ou du Tracie Chapman. C'est un mélange d'influences que je me suis approprié et que j'ai mis sur les 12 morceaux qui composent mon album. C'est un mélange de toutes mes influences en passant également par des sonorités africaines. C'est tout simplement une musique qui me parle.
Sur ton disque tu as entre autres collaboré avec Volodia et Lionel Florence. Qu'est-ce qu'ils t'ont apporté ?Je suis très fier de pouvoir avoir des textes de Lionel Florence. J'étais chez moi et je n'arrivais pas à écrire certains textes. Je l'ai appelé au culot et il m'a dit qu'il allait écouter et que si ça l'inspirait il me tiendrait au courant. Je lui ai fait passé un morceau. Il m'a appelé trois heures après et il avait déjà fait le texte du premier single "On s'attache". Il a adhéré tout de suite à la musique que je faisais. Ca s'est fait assez naturellement. Nous sommes par la suite rentrés en studio avec Volodia, le réalisateur de l'album, et là, encore une fois, tout s'est passé assez naturellement. Je suis arrivé avec des maquettes bien définies. Je savais exactement le son que je voulais entendre. Je ne voulais pas de guitare électrique, ni de son qui sorte d'une machine. Je voulais vraiment un son très pur, roots. Je souhaitais que cela soit organique. Il a capté l'esprit tout de suite et il a fait un super casting de musiciens, en prenant des gens qui avaient joué avec Ayo, Teri Moïse etc... Il a tapé dans la même veine d'artistes que ce que je voulais avoir. Je suis heureux car j'ai un album qui me ressemble.
Ton disque semble bien parti pour se placer dans les têtes des ventes. Pensais-tu que ce projet solo allait avoir de telles répercussions ? Sincèrement, pas du tout. J'ai vraiment voulu me concentrer sur la musique et sur la couleur musicale de cet album, pour qu'il me ressemble au maximum et que je puisse prendre du plaisir à aller le défendre sur scène. Ce qui m'anime avant tout, c'est d'aller sur scène avec des musiciens et de m'éclater avec une musique qui me ressemble. Après, pour ce qui est du classement dans le top des ventes, je t'avouerais que je suis très loin de ça. Mais il est tout de même très clair que lorsqu'on m'appelle pour me dire que mon disque est rentré directement deuxième des ventes, je suis plus que content. C'est une véritable consécration, même si je suis assez surpris. Je ne m'attendais pas à un tel résultat.
Tu seras bientôt en tournée on te retrouvera notamment les 26 avril et 22 mai à l'Elysée Montmartre, ainsi que le 6 juin à la Cigale de Paris. Quelles surprises comptes-tu nous réserver ? Ce sera tout simplement un concert plein d'énergie. Je n'ai pas réellement prévu de surprise, même si je pense qu'il y aura de belles reprises d'artistes que j'aime tel que Bob Marley. Je pense surtout que cela va déborder d'énergie car j'aurai de super musiciens avec moi. Je suis comme un fou. J'ai hâte d'être sur scène.
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