Voici un autre article trouvé sur LeGuide.be ... Ils sont un peu méchants mais bon. Il faut voir tous les points de vue !
Kamel Ouali fait danser Louis XIV
C'est l'homme soleil, et moins le souverain, qui est le héros de la transposition moderne de cette épopée amoureuse du plus célèbre des rois de France.
« Le roi-soleil » sort la grosse artillerie : faste des costumes, des décors, de la danse. Le tout enrobé de tubes et de beaucoup de sirop.
C'est la belle grosse machine à divertissement du moment, et l'hystérie de la fin de spectacle en témoigne. Le Roi-Soleil, la comédie musicale de Kamel Ouali (le prof de la Star Ac) cartonne depuis le 22 septembre au Palais des sports de Paris. Elle arrivera à Bruxelles les 21 et 22 avril, à Forest-National.
L'équipe des Dix commandements et d'Autant en emporte le vent rempile, avec non pas l'Histoire, mais les histoires sentimentales de Louis XIV. Kamel Ouali, chorégraphe et metteur en scène, retrouve les producteurs Dove Attia (polytechnicien et juré d'A la recherche de la nouvelle star) et Albert Cohen (fondateur de Radio Nostalgie). Ces trois-là ont de la suite dans les idées. Malgré la mauvaise presse des comédies musicales en France et l'essoufflement du genre, le « Roi » a trouvé cinq millions d'euros.
Après quatre tubes et une lourde promo, ce spectacle qui en met plein la vue était voué au succès. Une réussite qui tient plus à la forme qu'au fond, mais comme dit Kamel Ouali, c'est un spectacle « pour oublier les soucis qu'on a à la maison ». Alors, le spectateur reçoit une telle décharge de lumières, d'effets et d'énergie qu'il est absorbé. Les costumes sont remarquables, les décors, époustouflants, les chorégraphies, modernes et dynamiques. Mais les chansons semblent sortir d'un mixer où on aurait versé du Obispo, avec une dose de Calogero et des départs dans les aigus à grand renfort de batteries. Il en sort un goût de déjà entendu. Pour peu, face au duo entre Louis XIV, ses longs cheveux, et sa dulcinée blonde, on confondrait avec Roméo et Juliette.
Quant au final, il tire sur les ficelles de l'émotion facile, genre « Restos du coeur », où chacun chante un demi-couplet, avant de reprendre en choeur l'envolée lyrique du refrain. Mais que voulez-vous, ça marche. Les créateurs du spectacle auraient tort de s'en passer. Rentabilité oblige.
C'est l'homme-soleil, et moins le roi, qui est le héros de cette épopée amoureuse, où après un amour impossible et un mariage forcé avec l'infante d'Espagne, arrivent mesdames de Montespan et de Maintenon. La transposition moderne est réussie. Jusqu'à Monsieur, frère du roi, qui chante : « Je suis fait pour faire la fête, pas pour la prise de tête. » Moderne qu'on vous disait. Avec une touche de hip-hop entre la mort de Mazarin et « l'Etat c'est moi ».
La troupe est forte d'une quarantaine de jeunes talents, chanteurs et danseurs. On devine qu'une centaine d'autres talents techniques s'activent derrière les décors. La sincérité de ces très jeunes artistes apporte une valeur ajoutée. Et l'énergie dégagée par le trublion « Monsieur » (Christophe Maé) vole un peu la vedette à Louis XIV (Emmanuel Moire).
Récapitulons : ce n'est pas une fresque historique, mais une mise en forme divertissante de cet épisode historique où le peuple, affamé pour construire Versailles, peine à se dresser « Contre ceux d'en haut », comme s'intitule une des chansons. « Personne n'est personne », s'intitule une autre... « Et vice Versailles ».
Réservations pour Forest-National : 0900/00456 ou www.sherpa.be.
12 décembre 2005