Eblouissant Roi Soleil (12/12/2005)
La comédie musicale nous en a mis plein la vue mais ne nous a pas réellement bouleversés
ENVOYÉE SPÉCIALE EN FRANCE DÉBORAH LAURENT
PARIS Le Palais des Sports de Paris était comble samedi après-midi pour la représentation du Roi Soleil, la nouvelle comédie musicale de Dove Attia, Albert Cohen et Kamel Ouali. Les compères nous en avaient déjà mis plein la vue avec Les Dix Commandements, ils se sont mis un point d'honneur à faire de même avec l'histoire de Louis XIV et même mieux. Dans la salle, beaucoup de grands-mères et de jeunes filles: le charme d'Emmanuel Moire, rôle principal, semble ne laisser aucune génération indifférente. Et pourtant, ce n'est pas lui qui nous a bluffés. S'il est convaincant en Roi Soleil, on a eu un véritable coup de coeur pour Christophe Mae, le pétillant Frère du Roi, et Victoria Petrosillo, incarnant La fille du peuple, qui a, outre une voix impressionnante, une aura indiscutable.
Porté par plusieurs tubes (Être à la hauteur, Je fais de toi mon essentiel...), Le Roi Soleil est un spectacle de qualité. Les décors changent et rechangent sans cesse et sont véritablement époustouflants, les costumes éblouissent, les chanteurs assurent... Reste que parfois, la mise en scène est un peu fouillis. Il se passe tant de choses en même temps qu'il nous faut parfois un sacré moment avant de comprendre qui donne de la voix. Les danseurs monopolisent l'espace sur certains tableaux et nous donnent parfois le tournis. D'autres instants, comme le Je fais de toi mon essentiel, sont à l'opposé extrêmement simples: Le Roi Soleil déclare sa flamme à Marie Mancini. Ils sont deux sur scène et se multiplient grâce à un jeu de miroir d'une beauté sans nom. On a plutôt tendance à chavirer lors de ce genre de moment où tout est basé sur l'émotion et où on a l'occasion de se rendre compte que le casting qui a été effectué est vraiment de qualité: Anne-Laure Girbal est touchante dans le rôle du premier amour du Roi.
Le Roi Soleil a réussi à redorer le blason des comédies musicales qui s'essoufflaient ces dernières années mais n'a pas réussi à nous bouleverser. On regrette notamment le manque d'explication de certaines scènes (celle de la maladie de Louis XIV par exemple- on n'aurait pas compris si on n'avait pas lu le programme). D'autres étaient au contraire, vraiment touchés: une jeune fille derrière nous pleurait à chaudes larmes lorsque le rideau est tombé...
Dé. L.
© La Dernière Heure 2005
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